vendredi 19 janvier 2018


L'édito

Chers lecteurs,


Notre volonté en créant le Courrier de la justice est de traiter principalement les crimes et l’actualité judiciaire de façon novatrice et concrète. Rappelons qu’un crime, au sens pénal du terme, concerne les affaires de meurtre, homicide volontaire non prémédité et prémédité comme l’assassinat, mais aussi d'autres infractions pénales telles que le viol.
Ces affaires complexes à aborder nécessite avant tout une neutralité et une certaine intelligence dans la manière de les traiter.
La présomption d’innocence et les décisions de justice sont dans notre journal, les priorités de notre ligne éditoriale. Notre but n’est pas de s’attacher à des faits divers et au voyeurisme commun des médias français quant aux affaires de ce gabarit. C’est par des interviews de professionnels, proches des victimes et des accusés que nous tentons à chaque édition de vous faire mieux aborder le paysage criminel français et international.

Amaury Baqué, redacteur en chef du Courrier de la Justice

A la découverte du métier de psycho-criminologue...



Le Courrier de la Justice vous fait découvrir le métier de psycho-criminologue. Nous avons pu interviewer un professionnel, Gérard Lopez, exerçant au CHU de Nantes.

Qu'est-ce que le métier de criminologue, pouvez-vous le définir nous l’expliquer ?
C’est un métier qui analyse le fait criminel et la relation entre un ou des auteurs, une ou des victimes et les circonstances qui ont permis l'existence d'une confrontation. C'est l'analyse du fait criminel en tant que tel.

Pouvez-vous nous expliquer les différences entre le métier de criminaliste et de criminologue ?
Il y a de nombreuses différences qui existent entre l'ensemble des métiers liés aux crimes. Les criminalistes sont les techniciens du fait criminel de la scène de crime, de l'analyse des preuves et des traces, les policiers sont eux des agents chargés de faire respecter la loi, les magistrats sont chargés de juger, les avocats quant à eux, ils ont le rôle de défendre la victime ou le prévenu. La criminologie est la science de cet ensemble, la criminologie c'est la science du crime.

Avec qui travaillez-vous ? Travaillez-vous seul en équipe ? Quelles sont vos sources ?
On travaille essentiellement avec le service de police, la gendarmerie, le renseignement, des magistrats, des avocats, dans les corps de métier dans la sphère pénale. On travaille aussi beaucoup avec les gouvernements étrangers ou les polices étrangères qui font face aux mêmes problématiques comme Europol et Interpol. Également avec des institutions qui luttent contre la piraterie, les attentats, les enlèvements.

Une journée de travail type ? En quoi consiste votre travail au quotidien ?
Beaucoup d'interventions aux urgences, crimes, attentats, ceci dans une situation qui nécessite une expertise ou un commentaire, aucune d'entre elles ne se ressemblent mais elles sont toutes longues.  Qui est l’ennemi ? Qui est l’auteur ? Quelle est la nature du crime ? Et si ce que je vois et la réalité ? Ce sont des questions que l'on se pose constamment, la criminologie est un point d'interrogation permanent.

Quelle qualité faut-il pour exercer ce métier ?
Une très grande ouverture d'esprit est toujours considérée comme positive, car il faut savoir que rien n'est évident. Aucun événement n'est évident en matière criminologique.

Qu'est ce qui vous fait aimer ce métier ?
Les qualités de ce métier sont la diversité, créativité, la permanence de l'appel de l'actualité de l'analyse du fait divers, de la remise en perspective.

Dorian Boussol

Xavier Dupont de Ligonnès, un portrait psychologique complexe





Xavier Dupont de Ligonnès, père de famille pratiquante catholique, est soupçonné d’avoir tué sa femme et ses quatre enfants en 2011. Selon les psychiatres, les troubles psychologiques tels que le narcissisme et la mythomanie de Dupont De Ligonnès sont liés à son enfance, plus précisément de l’éducation de son père. Ce crime rentrerait dans la logique d’un scénario puisque des lettres ont été retrouvées par sa famille laissant entendre qu’il avait prémédité sa disparition. Par ses actions, il rassure son entourage et son côté humain apparaît. Xavier Dupont De Ligonnès demande à sa famille de gérer ses biens et vide la maison avant sa disparition. Cela montre qu’il est très imaginatif et qu’il est très organisé. Toujours dans ce milieu bourgeois dans lequel la non-transparence est de rigueur, il a maquillé son départ, et sa fuite a surpris tout le monde.

Luana Paulineau